Minutier des actes de Me Onuphre SABATER (AD66 - 3E1/895) |
Je suis allée aux Archives Départementales vendredi dernier. Au fil de mes recherches, j'ai eu entre les mains le minutier des actes de Me Onuphre SABATER, notaire à Perpignan, recueillant les actes passés en 1601, écrit vers 1630. Magnifique écriture, papier parcheminé... Quel moment magique et quelle chance d'avoir juste devant moi un tel document !
Minutier des actes de Me Onuphre SABATER (AD66 - 3E1/895) |
Minutier des actes de Me Onuphre SABATER (AD66 - 3E1/895) |
Minutier des actes de Me Onuphre SABATER dernière page (AD66 - 3E1/895) |
Lors de ma lecture, je tourne la tête et à côté de ma table je vois une lectrice feuilletant un recueil d'actes datant environ des années 1700. Horreur, je la vois tourner les pages comme si elle feuilletait un "Marie-Claire", semblant se retenir de mouiller son index pour mieux tourner les pages !
Je tourne la tête de l'autre côté et vois une scène similaire à la table de droite !
Que se passe-t-il ? Est-ce le fait de consulter régulièrement ce type d'ouvrages qui fait que nous perdons la notion de rareté et de fragilité qui les caractérisent ?
Où est-ce l'envie de trouver rapidement ce que l'on cherche qui nous entraîne dans une fébrilité, nous faisant oublier l'attention que nous nous devons de porter à ces documents ?
Et pourquoi les deux agents des Archives n'interviennent-ils pas ?
Je me suis sentie choquée et presque trahie que quelqu'un puisse se permettre de traiter ces documents ainsi.
Avez-vous déjà vécu cela ? Comment avez-vous réagi ?
C'est normalement à ça que sert aussi la présidence de la salle de lecture : orienter et aider les lecteurs dans leur recherche, surveiller la consultation de documents uniques et parfois fragiles (les tweets de @garchiviste ces derniers jours sont là pour rappeler que les vols de documents ça existe).
RépondreSupprimerLe plus "dur" est parfois de trouver un juste équilibre entre le flicage total et une surveillance adéquate. Il suffit d'avoir été lecteur en salle de lecture pour savoir que le flicage peut rendre nerveux dans la manipulation des documents. Déchirer un petit bout de page par mégarde en tournant des feuilles ça peut arriver, y compris aux gens précautionneux - et aux archivistes...
Quand un lecteur feuillette un registre comme un magazine, et mouille son doigt pour tourner les pages, il faut réagir, même si ce n'est pas toujours facile de trouver les bons mots pour ne pas le mettre mal à l'aise et ne pas laisser transparaître un certain dégoût. Voire selon l'individu, le mettre mal à l'aise peut justement être la solution pour qu'il arrête.. (j'ai testé ;-) )