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Nous avions laissé Sylvain LLENSE en bien mauvaise posture lors de son dernier interrogatoire dans lequel il demande une enquête sur une somme d'argent qui aurait été volée par le soldat Théophile CHALANGE. LLENSE est alors accusé d'espionnage et d'intelligence avec l'ennemi et a déjà avoué certains faits.
L'interrogatoire de CHALANGE
Nous sommes le vendredi 10 mai 1918. Le commissaire FABIANI interroge Théophile CHALANGE pour avoir sa version des faits. Dans le procès-verbal, on apprend que Théophile est un déserteur. Il a fuit le 19ème Bataillon de Chasseurs à Pied à Verdun. Interné en Allemagne, il s'est évadé par la Hollande le 29 mars 1917. Il est alors incorporé au 2ème Régiment des Zouaves à Oran, puis passe le 22 janvier 1918 au Parc Automobile de Lyon. LLENSE devient alors son camarade de lit. Il accuse Louise GARNIER d'avoir inventé que LLENSE demandait des fonds pour pouvoir récupérer cette somme. Il nie avoir gardé les 700 Francs.
Plus tard, le commissaire confronte donc Louise et Théophile. Louise accuse alors CHALANGE d'avoir écrit le faux billet seul. Elle ajoute qu'elle aurait donné 700 Francs à CHALANGE. Il y aurait un témoin, un soldat nommé BAZIN. De son côté, CHALANGE persiste sur sa version des faits.
Le même jour, on avertit le commissaire que la police de Cerbère (66) a retrouvé le nommé Arturo CHARPENTIER à Barcelone.
Perquisition à Cerbère
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La semaine suivante, le commissaire se concentre sur les preuves provenant de Cerbère. Ainsi il demande la saisie de tous les effets concernant LLENSE. Le 15 mai, la police de Cerbère envoie son rapport. Elle décrit la maison des LLENSE, située Cité Mitjavila, escalier 9. L'habitation contient 1 salle à manger, 1 cuisine et 2 chambres dont la plus grande est attribuée à Sylvain LLENSE.
Dans cette chambre, la police a saisi :
- 1 enveloppe contenant 1 billet de 500 F et 13 billets de 100 F neufs ou récents
- un livret de Caisse d'Epargne dont le solde s'élève à 1484.32 Francs au 28 juin 1915 et 337,59 Francs au 13 avril 1917
- 5 lettres provenant de Barcelone dont une d'Arturo CHARPENTIER d'octobre et novembre 1917 adressée au 138 Cours Lafayette à Lyon (l'adresse actuelle de LLENSE)
- 2 lettres de Cerbère de Jean JULIA donnant des renseignements sur la prohibition par les douanes des marchandises en provenance d'Espagne
- 1 lettre de Louis GINESTY de Marseille avec des échantillons de chaussettes.
La police déclare que les économies personnelles de la mère de LLENSE, dans une boîte en métal et son portefeuille en cuir noir s'élèvent à 2300 Francs. Elle possède un livret de Caisse d'Epargne avec 1048 Francs environ liquidé en 1917 pour la somme de 1074.41 Francs.
La police déclare que la maison des LLENSE à Canet a été achetée en 1911 pour 3000 Francs, acquise grâce à la vente d'une maison du quartier Saint Gaudérique à Perpignan pour un montant de 2500 Francs. La police note également la présence de feuilles de colis postaux données par LLENSE pour envoyer des colis à Paris, ainsi qu'un télégramme du 28 avril dernier de Henri (Sylvain est dénommé Henri dans sa famille) à Joseph son père, dans lequel il demande 2000 Francs. Enfin, les agents notent que la garde-robe de LLENSE est "luxueuse et abondante".
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L'interrogatoire de la mère de LLENSE le jour-même donnera la liste des différentes emplois qu'elle a exercé : ouvrière dans une usine d'engrais ESTEVE, transbordeuse d'orange en gare, représentante d'un marchand de machines à coudre à Sigean (66), représentante pour le bijoutier AGRAMUNT à Céret (66), et enfin pour un marchand de meubles, M. BARRERA, également à Céret. Son fils travaille chez ESTEVE depuis ses 15 ans.
Premières comparutions
Le 16 mai ont lieu les premières comparutions de LLENSE et LÉONARDI. Si le premier reconnait les faits et confirme ses déclarartions, LEONARDI réfute les fait et demande un avocat. LLENSE en profite pour changer d'avocat, Me CHAUMIER s'étant désisté, il choisit Me BONTEMPS.
Le commissaire FABIANI reçoit un rapport sur les permissions de LLENSE. Il constate que les dates correspondent aux déclarations des allers et venues de LLENSE en Espagne. On apprend que LLENSE a manqué 3 apelles le 31 mars 1918 et a donc été muté à la 140ème Compagnie du 14ème T le 7 mai 1918.
Le 18 mai est une journée chargée pour le commissaire. La Poste lui confirme qu'il n'y a pas de trace d'envoi de LLENSE à Pepita BARRI.
Un interrogatoire et une confrontation de LLENSE ont lieu sans la présence de son avocat qui ne s'est pas présenté. L'accusé confirme ses déclarations mais déclare qu'il n'a obéi à Karl que sous l'emprise de la cocaïne et qu'il aurait eu peur de se rétracter par la suite.
Le Conseil de guerre demande alors des investigations plus poussées chez les parents de LLENSE sur les sommes détenues par Sylvain, les envois postaux, les voyages ainsi que des renseignements sur Louis SOULIER, contact de LLENSE à Barcelone. Il demande également la fouille des effets des inculpés à la prison Saint Paul, sans succès...
Prison Saint Paul - Toniolibero - boujour-lyon.fr |
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