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23 juin 2014

#ChallengeAZ : T comme Trabucayres

Source : Cap Catalogne
 28 mars 1846. Aujourd'hui, c'est le dernier jour du procès des contrebandiers qui ont semé pendant 2 ans la terreur sur la route de Perpignan à Barcelone, les Trabucayres, nommés ainsi car ils sont équipés de trabucs (tromblons).

Il s'agit d'espagnols partisans de Don Carlos, les carlistes. Leur quartier général avait été établi à Las Illas. Ils sont accusés d'association de malfaiteurs, vols avec circonstances aggravantes et séquestration avec menaces de morts, tortures corporelles, meurtres avec tortures et actes de barbarie et assassinat. Ce ne sont pas anges les Trabucayres !

 La bande est composée de 22 bandits, âgés de 20 à 47 ans, dont :
- Simon, dit Coll-Suspiné, le chef présumé de la bande
- Icazes, dit Lorens,
- Espell, dit Fray,
- Balme, dit Sagals, dit Manut, dit Berlaguer
- Barlagué, dit Negret,
- Fabrégas, dit Noi-Piou,
- Matheu, dit Xicolate (le sanguinaire),
- Forgas, dit Manut,
- Reigt,
- Camps, dit Sabé,
- Pujadès,
- Justafré,
- Forcadell, dit Garcias,
- Barnedes, dit Tia,
- Vicens, dit Rata ou de la Biuda,
- Colomer, dit Serinette,
- Catherine Gatel, ou Lacoste,

et cinq accusés par contumace :
- Bosch, dit Janneton,
- Planès d'amont,
- Pujal, dit Parot,
- Joseph, dit Jep de la Helena,
- Fabrach, dit Domingo,

Vêtus à l'espagnole et coiffés de la baratina, ils ont l'air fier et audacieux.

La bande se divisent en deux groupes, la bande active, les auteurs des méfaits, et ceux qui les ont aidé à gérer leur retraite et les fournissaient en armes et autres.

Simon est le chef de la bande. Il clame son innocence et crie au complot politique. Icases, lui est également chef de bande mais aussi son caissier et son chef d'exécution, c'est lui qui tranche les malles des diligences à la hache !
Balme était chargé de désigner les personnes à séquestrer. Joseph Matheu dit Xicolate (Chicolate), exécutait également, n'hésitant pas à fracasser le crâne d'un gendarme, déjà blessé mortellement par un de ses acolytes.

Voici une partie de la déposition de l'un des accusés, Pujadès :

Territoire couvert par les Trabucayres (66)
"La diligence arrive, on l'arrête; on coupe les traits des chevaux, on fait descendre les voyageurs. Coll-Suspiné demande les passeports, afin de voir quels sont les plus riches et ceux qu'on doit emmener en captivité.[...] En arrivant près de la diligence, je vis tous les voyageurs assis par terre ; on coupa les sous-pieds des pantalons aux trois prisonniers Bailber, de Girone, Roger, de Figuières, et Massot, de Darnins; la mère de ce dernier s'était jetée aux pieds de mes compagnons, demandant grâce pour son fils qu'elle tenait fortement embrassé, mais mes compagnons la repoussèrent en lui disant : "tais-toi! Tes cris nous fatiguent, et nous allons poignarder ton fils si tu ne gardes pas le silence." [...] "rendez-moi mon fils, je vous donnerai plus d'argent que vous n'en voudrez."

Durant le voyage pour rejoindre leur cache, Bailber, âgé de 70 ans, mourut de fatigue.  Après plusieurs haltes dans des maisons dans la montagne, Roger, l'autre prisonnier, banquier à Figueras, trouvera la mort suite à une altercation avec les autorités. La bande se divise en deux groupes dont l'une prend le chemin d'une grotte, à Bassaguada. Suite aux demandes de rançon pour Massot, jeune étudiant de 16 ans, la bande reçut 100 quadruples, le dixième qui avait été demandé à la mère de Massot. La bande exigea 1000 onces, sous peine de lui envoyer les oreilles de son fils, puis les yeux et enfin la tête. Après plusieurs jours de négociation avec la mère de Massot, qui ne possédait pas la somme demandée, la bande décida de se débarrasser du prisonnier, ce dont s'acquitta Chicolate. Partis vers le Mas de l'Aloy, à Corsavy, ils furent encerclés le 5 mai 1845 et arrêtés. Dans un panier furent retrouvées le lendemain les deux oreilles de Massot.


144 témoins seront auditionnés à la barre pour constater les faits de violences, vols meurtres et  séquestrations. Lorsque le Président de la Cour demande aux accusés s'ils veulent ajouter quelque chose, voici ce que quatre d'entre eux répondent :
"Simon (Coll-suspiné) : Je n'ai jamais fait de mal aux Français, je suis innocent; si je suis condamné, point de prison je demande la mort.
Marlabé dit Négret : Je suis innocent, je n'étais pas à l'attaque de la diligence; si j'y avais été, les officiers espagnols ne vivraient pas, j'aurais vengé la mort de mon père, de mon frère, de tous mes parents !
Matheu : Je n'étais pas au pillage de la diligence; je me serais fait un honneur d'égorger les officiers espagnols.
Camps : Je ne suis pas coupable; on a dit que j'avais tué un moso de la escuadra : Oui ! et Camps en a tué beaucoup en Espagne ! Si je m'étais trouvé au sac de la diligence, non seulement j'aurais écrasé la tête des deux officiers, mais je me serais lavé les mains dans leur sang ! ..."
A la lecture du verdict, les accusés se déchaînent et promettent milles morts aux témoins et anciens compagnons de la bande qui ont témoigné contre eux.

Simon, Icases, Balme et Matheu sont condamnés à mort, les deux premiers seront exécutés à Céret, les deux autres à Perpignan.

Les Gorges de la Fou (66)
Source: jedecouvrelafrance.com
Les autres compagnons seront condamnés à des peines de prison, de 3 ans à dix ans de prison, de dix ans de travaux forcés à perpétuité, en fonction de la façon dont il pris part aux évènements.

La Cour de Cassation a rejeté le pourvoi que les 4 condamnés à mort ont demandé et a confirmé le jugement de la Cour d'Assises de Perpignan. Ils tentèrent de s'évader en pratiquant un trou de la muraille de la prison mais furent interrompus par les gardiens, alertés par le bruit. Ils furent guillotinés fin juin 1846.

Pour cacher leur butin, de plus en plus important, les trabucayres utilisèrent les grottes des Gorges de la Fou, à Arles sur Tech. Malgré les menaces et les questions, aucun d'entre eux ne révéla le lieu où ils cachèrent leur trésor...

Sources :

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